
C o u t u r e s u r m e s u r e & t e i n t u r e v é g é t a l e
J U L I E T T E C H R I S T M A N N
Qui suis-je ?
Après des études générales en filière ES et une année de prépa en lettres modernes, j’ai étudié les arts du spectacle à l'université de la Sorbonne (licence d'Etudes théâtrales). J'ai passé une année Erasmus en Allemagne, à Leipzig. J’étais attirée par le milieu du théâtre où « on s'invente une nouvelle réalité », mais peu encline à jouer sur scène. Les travaux manuels me manquaient dans le cursus universitaire, la couture en particulier qui me faisait du bien. J'ai voulu apprendre un peu plus que ce que ma grand-mère m'avait transmis quand elle m'aidait à coudre des habits pour mes barbies, et j'ai cherché une formation pro en couture.


Après des recherches en France et en Allemagne, j'ai décidé d'entrer aux Ateliers Bütsch’s, école d’Art de la mode et du costume à Montreuil, où j’ai étudié le modélisme (patronage à plat) et des techniques de couture main et machine. J’ai appris à faire des vêtements à mes mesures (ainsi j’avais toujours le modèle avec moi !), et acquis ma première expérience pro : la réalisation de costumes pour le CNAC - centre national des Arts cirque de Châlons en Champagne - en 2009 puis 2010. Après 3 ans en cours du soir, j'ai passé le CAP Couture Flou en candidat libre. En parallèle, je me suis formée à la teinture végétale en stage dans différentes assos en France.
Après cinq année en région parisienne, j’ai eu besoin de revenir dans ma Champagne natale. Je suis entrée comme apprentie en formation agricole (BP REA), avec le projet de reprendre l’exploitation familiale de « grandes cultures céréalières » et d'y développer des cultures textiles et tinctoriales en lien avec mon activité précédente. J'imaginais faire de cette ferme un lieu collectif, pédagogique par l'experimentation ...et un peu fantaisiste, à mon image ;)
Sur la ferme bio qui m'employait dans les Ardennes, j'ai expérimenté l'élevage de moutons et le maraîchage, et j'ai teint des écheveaux de laine que je vendais sur les marchés d'hiver en région parisienne. Impatiente de reproduire les découvertes faites en stage de teinture, j'ai cultivé des plantes à teindre dans le jardin ardennais de ma maître de stage, puis dans un coin de champ à mon père, et j'ai commencé à les transformer.



Tout en restant animée par mon projet agricole, à l'hiver 2014 j'ai décidé de partir sur les routes de France à la rencontre d’assos, collectifs, artisans du textile et/ou de la terre, et pouvant m'accueillir dans un cadre autre que professionel pour partager, échanger, évoluer.
Le woofing m'a permis de rencontrer des gens mais aussi des paysages, camper seule en pleine nature, goûter à la liberté en même temps qu'au chômage, et faire faire des kilomètres à ma vieille camionette C15!
A la fin de l'été, j'ai choisi de m'installer dans un lieu collectif autogéré à Douarnenez, au bout de la Bretagne, où j'ai habité de façon discontinue pendant 4 ans. J'y ai aménagé un atelier de couture, un atelier de teinture végétale et j'ai semé quelques plantes, pour continuer à apprendre de façon autodidacte, sans enjeu réellement professionnel.
J'ai mis beaucoup d'énergie à "chercher ma place" au sein du groupe, à apprendre à poser mes limites face aux autres, mais ce mode de vie "précaire" a beaucoup nourri ma curiosité, ouvert mon esprit et éveillé ma conscience politique.


Fin 2015, j'ai repris des études d'instit' à l'université. Ne me projetant pas dans le métier, j'ai travaillé par intermittence en saison agricole, puis dans une association de tri de vêtements usagés. J'ai quitté le squat pour vivre en appartement et louer un atelier en ville. Je transmettais mon savoir-faire de couture en animant des cours à la MJC de Douarnenez et dans d'autres centres sociaux. En participant à des évenements créatifs - comme le Défilé dans les Voiles du Port-musée, ou Vitrine Dz'Arts - je suis entrée dans un réseau de créateurs et d'artistes engagés, qui m'ont aidé à prendre confiance en moi et à redonner de la valeur à ma créativité. ​​
Mais j'avais le sentiment de tourner en rond et, une fois les mesures de confinement levées, j'ai attaché ma caravane à ma nouvelle camionette, et je suis repartie sur les routes de France, dans une sorte de quête illusoire d'une liberté sans compromis.
En cousant pour une famille qui m'accueillait sur sa ferme en Isère, je me suis remise en lien concret avec la couture, en conscience des enjeux sociétaux de la fabrication de vêtements, et j'ai décidé d'aller travailler dans une usine des Vosges pour la marque éthique 1083. J'ai donc déménagé et rapatrié mes affaires en Champagne. Cet hiver 2022, j'ai retrouvé avec émerveillement la neige, que je ne voyais plus en Bretagne!

La parenthèse ouvrière s'est prématurément refermée. Après une courte saison en animation, je suis repartie sac au dos à la recherche d'un projet, une piste pour l'avenir, une voie collective plus "spirituelle". J'ai croisé le chemin d'une nonne couturière dans un temple zen... et c'est ainsi qu'à commencé mon aventure dans le Sud! ...
