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MOTIFS REALISES SUR ECHANTILLONS AVEC LES TECHNIQUES DU BOGOLAN ET DE L'INDIGO

Le bogolan et l'indigo sont deux techniques de teinture traditionnellement employées en Afrique : l'indigo fonctionne par oxydo-réduction et non ébullition, on n'a donc pas besoin de source d'énergie pour chauffer le bain. Le bogolan utilise du fer abondant en milieu naturel sur le continent africain.

J'ai réalisé cette série de teinture lors de stages dans deux associations : un premier stage d'indigo (cuve naturelle) avec Couleur Garance (Vaucluse - 84) en 2012, et un second avec Colore ton Monde ( Paris / Rueil Malmaison - 92) début 2014. J'ai pu faire une journée supplémentaire de formation à l'indigo naturel avec Michel Garcia au printemps 2014. Ces 3 stages ont été précédés d'un premier stage de découverte de la couleur végétale avec Okhra (Roussillon - 84) en 2009.

Motifs réalisés avec un mordant d'argile et de sulfate de fer en mélange. Le tissu est trempé une première fois dans une décoction de plante riche en tanin, puis les zones restées claires sont couvertes de scotch jouant le rôle de "réserve". On applique alors le mordant puis on trempe à nouveau le tissu dans la décoction.

Sur la deuxième image ce sont des feuilles de lierre cueillies au jardin qui ont servi de réserve. Sur la dernière photo il s'agit d'un tampon acheté dans le commerce. Pour les pois on s'est servi d'un bouchon en liège enduit de mordant.

Avec l'indigo on a employé ici une technique s'apparentant au tie end dye ("nouer et teindre") : Le tissu est replié sur lui-même et noué, puis trempé dans la cuve d'indigo, il se forme donc des zébrures lorsqu'on le déplie à l'air. L'impression de pois verte a été obtenue par superposition de jaune et de bleu dans un bain de gaude et une cuve d'indigo. La feuille bleue est une impression obtenue sans trempage : on a emballé une feuille de pastel cueillie au jardin dans un tissu blanc et on l'a frappé avec un maillet pour que l'indigotine (colorant bleu) contenue dans la plante déteigne sur le tissu, puis on a rincé le tissu au savon. Ce type d'impression est très solide. L'écriture a été réalisée au pinceau avec une solution de mordant.

Ces photos illustrent mes essais infructueux de montage de cuve d'indigo : La première est une petite cuve à base d'indigo en poudre du commerce, que j'ai monté avec du son de blé. Les phases ne se sont pas mélangées, la cuve devait être trop froide et l'indigo pas assez finement broyé. La deuxième cuve est à base de feuilles de pastel fraîches cueillies au jardin. J'ai fait une décoction avec 5 kg de feuilles fraîches et j'ai obtenu un bain jaune marron. En rajoutant de la chaux et au fur et à mesure de l'augmentation du PH (supérieur à 10), l'écume bleue a commencé à apparaître. La pellicule cuivrée indiquant la présence de l'anti-oxydant dans la cuve était bien présente. Pourtant les échantillons trempés sont ressortis rose pâle au lieu du bleu attendu... 

Maîtrisant mal la technique de la cuve de feuilles fraîches, j'ai expérimenté une méthode pour extraire le pigment d'indigo de pastel sous forme de fécule (poudre) : il peut être conservé ainsi indéfiniment. Par ajout de chaux dans la décoction puis oxygénation, on obtient une précipitation de l'indigo : le pigment se dépose sur le tissu qui sert de filtre et on peut le recueillir après évaporation complète de l'eau. J'ai obtenu une faible quantité de pigment bleu-gris.

J'ai testé une deuxième méthode de conservation de l'indigo de pastel : la technique des cocagnes. Le pastel frais est broyé pour en exprimer le suc puis façonné en petites boules. On les met alors à sécher quelques jours en plein soleil et on peut les conserver sèches jusqu'au moment de monter la cuve d'indigo. Le broyage aux pieds ou à l'aide d'une masse est assez fastidieux et il faut des conditions très ensoleillées pour réussir un bon séchage (la technique, d'ailleurs, vient du Sud : elle a donné son nom au pays de Cocagne (du côté de Toulouse), où elle était traditionnellement employée).

J'ai testé enfin le séchage de la feuille entière qui demande les mêmes conditions sèches. La plante sèche se broye ensuite facilement Ã  la main.

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